Installation « anarchique » des stations d’essence au Mali

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Une station d'essence dans un quartier de Bamako

Le nombre des stations-services ne cesse d’augmenter à travers les grandes villes du pays, notamment à Bamako. Certaines stations au regard de leur proximité avec certains lieux publics comme les marchés et les écoles, présentent un caractère anarchique. Quelles sont les conditions pour ouvrir une station d’essence au Mali ? Quels sont les risques liés à la multiplication de ces stations ? Comment sont-elles gérées ?

Les abords de la route sont aménagés du jour au lendemain pour en faire des stations d’essence. Certains riverains saluent le fait car, cela leur permet de se ravitailler facilement. D’autres par contre, dénoncent les emplacements de ces stations avec le risque lié à la sécurité de la population car étant installées de manière anarchique.

Toutefois, « le côté positif, est que ces stations sont proches de la population. Au lieu de pousser ma moto lorsque je suis en panne de carburant, je vais directement à la station la plus proche », souligne une habitante.

« Mais le fait d’installer des stations à côté des maisons ou dans les endroits inflammables, peut causer de dégâts », admet-elle.

Certains promoteurs de stations d’essence, disent avoir respecté les critères en la matière en tenant compte de la sécurité des populations. Bako Nafo, promoteur d’une station d’essence, juge que le secteur mérite d’être assaini.

« C’est la Direction nationale de la géologie et des mines qui donne l’autorisation pour l’ouverture d’une station après le dépôt des dossiers dûment remplis. Avant l’ouverture de la station, les agents de la géologie et des mines vont inspecter les lieux après l’étude de la mairie. Ensuite, ils donnent leur autorisation » explique-t-il.

Chez Bako, une attention particulière est accordée aux aspects sécuritaires. Par exemple, « les extincteurs que vous voyez, consistent à éteindre le feu. Les barils remplis de sable, contribueront à ralentir les effets du feu avant qu’ils ne prennent une certaine dimension ».

L’ouverture d’une station d’essence répond aussi à des critères qui respectent l’environnement, comme l’explique Bougary Fané, responsable de la Brigade urbaine pour la protection de l’environnement en Commune IV du District de Bamako. Selon lui, la Mairie intervient au moment de l’étude d’impact environnemental.

« Le maire est chargé de mener une enquête auprès des populations voisines pour savoir si elles sont d’accord ou pas avec l’implantation de la station. Avec leur consentement, la mairie donne alors son quitus pour l’ouverture de la station. Si les conditions d’implantation ne sont pas respectées, la mairie peut procéder à la fermeture pure et simple de la station », explique M. Fané.

Que prévoit concrètement la législation malienne en la matière ? Difficile pour nous d’avoir la réponse à cette question. Nos multiples tentatives de faire réagir la Direction nationale de la géologie et des mines, sont restées vaines. C’est ce service de l’Etat qui est chargé de délivrer les autorisations.

En attendant, des stations pullulent dans une anarchie totale, laissant voir que l’Etat manque de fermeté vis-à-vis de ces promoteurs.

Hawa K. Berthé – Mali

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