L’organisation Mondiale de la Santé (L’OMS) a déclenché son plus haut niveau d’alerte sanitaire mondiale, le mercredi 14 août 2024, en raison de la recrudescence des cas liés au Mpox ou variole du Singe, en Afrique. La République Démocratique du Congo est l’épicentre de la maladie.
18 737 cas de la variole du singe ont été suspectés ou confirmés depuis le début de l’année 2024, en Afrique, d’après l’agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC). Ce décompte précise qu’il s’agit de 3 101 cas confirmés, 15 636 suspects et 541 décès signalés dans 12 pays africains, à la date du 17 août 2024. Epicentre de l’épidémie, la République démocratique du Congo (RDC), compte la quasi-totalité des cas recensés avec 16 800 suspectés ou confirmés, selon la même source. Plus de 500 morts ont été répertoriés depuis début 2024.
Au Burkina Faso, le gouvernement a dans un communiqué, indiqué qu’il n’y avait pas de cas de variole du singe confirmé. Cependant, deux cas suspects avaient été enregistrés, avant d’être déclarés négatifs au terme des analyses effectuées par le laboratoire national de référence des fièvres hémorragiques. Toutefois, le gouvernement a invité les Burkinabè « à plus de vigilance même si aucun cas confirmé n’a été détecté au Burkina Faso à ce jour ». Le communiqué indique également que des mesures ont été prises pour prévenir ou détecter précocement de la variole du singe.
La variole du singe: de quoi s’agit-il?
Le Mpox ou monkeypox ou encore appelée variole du singe n’est pas une maladie nouvelle. Elle a été détectée pour la première fois en 1970, en République Démocratique du Congo (RDC), où malades étaient généralement contaminés par des animaux infectés. La maladie qui présentait a priori peu de risque, est arrivée sur le devant de la scène en 2022, avec une épidémie majeure. En quelques mois, plus de 100 000 personnes dans une centaine de pays ont été touchées. Déclaré « urgence sanitaire internationale » le 23 juillet 2022 par l’OMS, le fléau Mpox avait pu finalement être maîtrisé en début 2023 grâce à des campagnes d’information et une vaccination massive.
Si l’épidémie de 2022 avait été maîtrisée, une nouvelle variante du Mpox a été détectée en septembre 2023, en RDC et se répand depuis dans plusieurs pays. Potentiellement plus transmissible et plus dangereuse que les précédentes, cette nouvelle souche est la résultante d’une mutation, appelé « clade 1b ». Elle se transmet non seulement de l’animal (rongeurs ou primates) à l’homme mais aussi par le contact physique étroit d’une personne infectée et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de Mpox.
Le variant de la variole du singe actuellement en cause, se manifeste par une éruption cutanée (des boutons, des bulles, des cloques qui se localisent principalement sur le visage, les mains et les pieds) accompagnée de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires et dorsales, d’un manque d’énergie et d’un gonflement des ganglions lymphatiques. Contrairement aux précédentes souches qui se caractérisaient par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
« Ce n’est pas la même chose que le Covid-19 »
Selon plusieurs rumeurs, la variole du singe serait en réalité le nouveau Covid-19. Une rumeur qui a vite été démentie par Hans Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève. Selon lui, qu’il s’agisse de la nouvelle ou de l’ancienne souche, la variole du singe n’est pas le nouveau coronavirus. Et d’ajouter « Ce n’est pas la même chose que le Covid-19 et le Mpox peut être maîtrisé ».
En outre, un seul point commun est à retenir entre les deux maladies. De même que la Covid-19, cette nouvelle forme de variole du singe a une origine zoonotique. Le franchissement de la barrière d’espèce a permis au monkeypox virus (MPXV) en Afrique, comme au SARS-CoV-2 en Chine, de s’adapter à l’Homme, puis de se transmettre de personne à personne.
Mais dans un cas comme dans l’autre, il faut dépister et isoler les sujets contaminés, prévenir la transmission, car selon l’organisation panafricaine de la santé, il n’existe pas de traitement spécifique pour l’infection par le virus du Mpox. Les symptômes de la variole du singe disparaissent généralement spontanément.
DIALLO Djamila (Rédaction PaxSahel)
Encadré
Outre l’Afrique, le virus a touché des pays de l’Asie et de l’Europe. Face donc à cette crise et compte tenu de la propagation assez rapide de la maladie et de la notification des cas confirmés dans des pays voisins tels la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Niger, le Ministère de la Santé burkinabè a pris les mesures suivantes :
- Le renforcement de la surveillance épidémiologique avec un accent particulier aux points d’entrée ;
- La mise en alerte de toutes les formations sanitaires à tous les niveaux de la pyramide sanitaire par la diffusion des directives sur la variole du singe afin de détecter précocement tout cas suspect ;
- Le renforcement des capacités du laboratoire national de référence des fièvres hémorragiques virales pour la confirmation de tout cas suspect détecté ;
- La poursuite de la veille stratégique sur la variole du singe à partir du Centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (CORUS) afin de fournir en temps réel des informations fiables, documentées et analysées pour orienter les prises de décisions.