La 3e édition du Festival international des radios d’Afrique francophone (FIRAF) se tient du 7 au 13 février 2022 à Bobo-Dioulasso, en prélude à la Journée mondiale de la radio commémorée le 13 février. L’édition 2022 fait un focus sur la radio et l’insécurité en Afrique de l’Ouest et plus spécifiquement la contribution de la radio dans la gestion des personnes déplacées internes au Burkina Faso. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 11 février dernier.
Placée sous le thème « Radio et insécurité en Afrique de l’Ouest : Quelle contribution de la radio dans la gestion des déplacés internes ? », la 3e édition du FIRAF entend jouer sa partition dans la résolution de la crise sécuritaire au Burkina et dans la sous-région. Le top départ des travaux a été donné le vendredi 11 février 2022 à Bobo Dioulasso par la Directrice du développement des médias, Romaine Raïssa Zidouemba, par ailleurs Coordonnatrice du Réseau d’initiatives de journalistes (RIJ). Dans son allocution, elle a salué l’initiative du FIRAF pour le rôle qu’il joue dans la formation des journalistes en vue du traitement professionnel de l’information liée aux déplacés internes. Pour elle, la situation des populations forcées de quitter leur domicile sous la menace des armes, ne laisse aucun acteur indifférent. « Ces situations nous impactent d’une manière ou d’une autre et en tant que professionnels des médias, nous sommes contraints de prendre position, prendre position pour l’humain, prendre position pour la dignité, prendre position pour la paix tout simplement » a-t-elle exhorté.
FIRAF et formation des journalistes
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence des représentants de l’association « Reporters solidaires », de responsables des médias de la région, d’autorités administratives et religieuses. Au cours de cette cérémonie, le Commissaire général du festival, Abdoulaye Ouattara a indiqué que lorsqu’on entend parler d’insécurité sur les chaines de radio, soit on fait référence aux personnes déplacées internes soit on fait le décompte des personnes qui sont tombées au front. « Nous estimons que la radio peut aller au-delà en donnant des informations utiles aux déplacés internes d’une zone à une autre » a-t-il laissé entendre avant de prendre l’exemple de Bobo Dioulasso. Pour lui, « on n’a pas besoin de dire qu’il y a 20 000 déplacés internes à Bobo mais plutôt de leur indiquer les endroits où ils peuvent obtenir de l’aide ». Le FIRAF 2022, entend aussi mettre un point d’honneur au renforcement des capacités des journalistes. C’est dans cette optique qu’il a intégré dans son programme d’activités, des master-class sur le Journalisme sensible aux conflits (JsC) et le mobile journalisme (MoJo), en partenariat avec le RIJ.
Selon le représentant du RIJ, Louis Gansonré, ces masters-class ont été rendus possible, en partie, grâce à l’appui de la Deutsche Welle Akademie (DWA), partenaire historique du RIJ. C’est ainsi que les 7 et 8 février plus de 70 journalistes et étudiants en communication-journalisme, ont bénéficié d’une formation pratique afin de maitriser les bases du JsC et du MoJo. Le FIRAF, c’est du 07 au 13 février 2022 à Bobo-Dioulasso. Durant cette période, les participants venus de la sous-région partageront, leurs expériences sur la couverture médiatique en zones touchées par le terrorisme, la gestion des litiges liés au traitement de l’information sur la sécurité. De même ils se pencheront sur les thèmes suivants :
- Quels journalistes pour quelles informations liées à la crise sécuritaire ? (JsC)
- Initiatives des radios dans l’accompagnement des personnes déplacées internes et populations hôtes : cas de la fondation Hirondelle
- Regard croisé sur le traitement de l’information liée à la crise sécuritaire et aux déplacés internes.
Édouard Ouédraogo (stagiaire)